Trois phrases capitales signalent le processus de réflexion dans lequel l’Église catholique s’est engagée depuis le 20ème siècle :

– « Jésus n’était pas chrétien, mais juif » (Julius Wellhausen, début du 19ème siècle)

– « Qui rencontre Jésus-Christ rencontre le judaïsme » (Conférence épiscopale allemande– 1980).

– « Jésus était juif et l’est toujours resté » (Commission pour les relations avec le judaïsme : Notes romaines de 1985).

La judéité pérenne de Jésus est signalée sans équivoque. Que Jésus soit historiquement juif ne semble pas, de nos jours, surprendre beaucoup de chrétiens. Pourtant, dira Karl Barth, « l’être juif de Jésus-Christ n’est pas principalement un problème historique, mais appartient à l’auto-révélation du Fils de Dieu ». Le Verbe qui s’est fait chair s’est fait juif !

L’incarnation n’a pas été assumée par Dieu dans n’importe quelle nature humaine. Si le christianisme prend au sérieux la permanente judéité de Jésus, ne sera-t-il pas nécessaire de renouveler la manière de suivre le Christ sur le chemin de la foi ?

– Admettre par exemple en toute humilité les limites d’une reconnaissance chrétienne de Jésus qui, au cours des siècles, a généré rejets et exclusions (jusqu’à faire de lui l’accusateur de son propre peuple)…

– Mieux connaître les traditions de son peuple pour entrer plus intimement dans la connaissance de ce fils d’Israël qu’il fut et restera…

– Se mettre à l’écoute de ce qui se dit aujourd’hui en Israël de ce rabbi de Nazareth occulté pendant tant de siècles…

Et puisque l’image de Jésus est centrale pour l’identité et la foi de l’Église, ne sera-t-il pas nécessaire, à terme, de voir quelles conséquences dérivent de la reconnaissance de la judéité de Jésus, sur les divers plans de la christologie, de l’ecclésiologie, de la liturgie…, jusqu’à permettre peut-être aux chrétiens, renouant avec leurs sources juives, de résister à la tentation de relents de marcionisme sous-jacents à l’antisémitisme 

Samedi 27 janvier 2024 de 9h30 à 17h                                        

Participation aux frais 45 € (repas compris)

avec Élisabeth MARTIN et Fr. Daniel HUBERT